[Concours ~ terminé] La Crise d'Apolly Nerf

« Misère, misère, misère… »

Ce sont ces mots que Sniam entendit en entrant dans la bibliothèque du Manoir Lhambadda en cette fin d’après-midi. La voix emplie de détresse était grave, mais elle ne la reconnut pas. C’est donc avec une curiosité certaine et une pointe d’appréhension que la jeune Eniripsa appela :

« Bonsoir ? Il y a quelqu’un ? »

Aucune réponse ne lui parvint, mais elle entendit quelqu’un froisser du papier et manqua de se prendre une boulette chiffonnée en travers de la tête quand elle avança un peu plus. « Douce Eniripsa, qu’est-ce que c’est encore que ça ?, pensa-t-elle. Pourquoi n’arrive-t-il rien de normal dans ce manoir ? »

Elle s’arma d’un dictionnaire avant de s’avancer encore, juste au cas où.

« Misère, misère… ».

Des sanglots parvinrent aux oreilles de Sniam, et c’est en plissant les yeux qu’elle découvrit enfin la source de tout ce bruit. Un homme était affalé sur une table du fond, entouré de papiers froissés couverts de ratures, tout à son chagrin. La jeune femme jugea qu’il avait l’air un peu trop vieux pour pleurer comme une madeleine, mais elle se contenta de tousser assez fort pour attirer son attention. En redressant la tête, il s’essuya machinalement le nez d’un revers de la main au grand dégoût de l’Eniripsa.

C’était un Féca, manifestement. Il avait dû passer les quelques heures précédentes à essayer de rédiger quelque chose, vu l’état de la pièce et les tâches d’encre sur ses mains. Sniam fronça les sourcils. « Il va falloir commander à nouveau du papier. » Elle posa le dictionnaire sur la table, et prit la parole en voyant que le Féca n’avait nulle intention de s’expliquer.

« Allons, que se passe-t-il ? Vous avez un gros chagrin ? »

L’homme renifla, les lèvres tremblantes, les yeux fixés sur la table. Il ouvrit la bouche pour parler, se ravisa, et sortit un gros mouchoir à carreaux de sa poche dans lequel il souffla comme si sa vie en dépendait. « Allez, j’ai pas que ça à faire… » Heureusement, le Féca avait l’air de se calmer. Bientôt, il fut capable de s’exprimer.

« Excusez, mademoiselle, que vous deviez souffrir les accès de mon désarroi. (Il sourit tristement) À vrai dire, je me pensais seul en cet endroit.
- Ce n’est rien, ce n’est rien… Dites-moi plutôt pourquoi vous… vous êtes en désarroi. Ça m’a l’air d’être un gros désarroi.
- Ah, je m’en voudrai que vous pâtissiez de mon caractère… Laissez-moi plutôt me présenter, je suis Apolly Nerf. »

Sniam cligna des yeux quelques fois, le temps de bien comprendre l’information. Mais oui, c’était évident. Les cheveux gris et assez mal entretenus, les vêtements partiellement mités aux couleurs un peu passées, les bottes dont le bout avait dû frapper plus d’une porte ; tout portait à croire que c’était un auteur, autrefois de renom, mais dont on n'avait plus jamais entendu parler par la suite.

« Apolly Nerf, le grand poète ? Vous, ici ?
- C’est me flatter que de penser à ma personne de la sorte… Mais oui, j’ai bel et bien du Manoir franchi la porte. »

La jeune fille prit place en face de l’auteur, un peu secouée.

« Que vous arrive-t-il ? Ça a l’air assez grave…
- Puisque vous insistez, ne pas vous répondre serait de mauvais aloi… Voyez-vous, il faut que j’écrive une nouvelle chanson douce pour notre roi.
- Le roi ? Comme dans le roi Allister ?
- Sa majesté dort fort mal, et cela lui donne mauvaise mine… C’est pourquoi il m’a chargé d’écrire une nouvelle comptine. »

Sniam se mit à réfléchir à toute allure. Mais oui, c’était vrai : Apolly Nerf avait autrefois composé Faites Dodo, mon roi Allister, Shika, tu dors et même Il était un petit Mansot. C’était donc pour permettre au roi de mieux dormir ! « Mazette, je ne le pensais pas si haut placé. »

« Hélas, il semblerait que mes muses se soient tues. Cela fait une semaine que j’essaie tout, que je m’évertue ! J’ai donc songé à me rendre au manoir pour permettre à l’inspiration de venir… Mais rien,  ni personne, ne semble pouvoir me secourir. Si je ne réussis pas à composer cette comptine avant la fin du mois, c’en sera fini, ce sera mon trépas ! »

C’est avec intensité qu’Apolly Nerf prononça ce dernier mot, avant de se remoucher bruyamment. Sniam se remit à réfléchir. Le Clan de Lyre Ehel pouvait-il aider ce poète en détresse ? Non, c’était trop réducteur. Si Apolly Nerf lui-même était dans une impasse, il était vaniteux de penser que le Clan seul puisse le sortir de là. Il faut voir plus grand…

« Vous savez quoi ? Je crois qu’on peut vous aider. »

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[HRP]

Aller, je me lance !

Petit Poolay

Petit Poolay

Tu es tout frêle et bien stupide.

Petit Poolay

Petit Poolay

Petit Poolay

Tu es ignoble avec tes tresses.

Petit Poolay

Tu défèques sur les noobs passant par l'arbre Hakam.

Petit Poolay

Petit Poolay

Offrir des reliques d'aventuriers à Kimbo c'est aussi ça la vie.

Petit Poolay

Petit Poolay

Et puis un jour un iop arrive avec sa hache aimenu il va chasser le volatile.

Petit Poolay

Petit Poolay

Petit Poolay

Allisteria, ne pleure pas,

Entre vite dans la ronde,

Fais danser tes nattes blondes,

Ton petit bouf' reviendra.

Tu ne peux plus vendre sa laine,

Mais ne garde pas ta haine,

Répète avec moi :

Tant que chante le tofu,
Et que miaule le chacha,
Danse même sans le sou
Jolie Allisteria.

Tant que chante le tofu,
Et que miaule le chacha,
Danse même sans le sou
Jolie Allisteria.

Allisteria, relève toi,
N'envie pas millions de kamas,
Allons admirer Cania,
Ton petit bouf' reviendra.
Il ne finira en andouillette,
Auprès des femelles il se la pète,
Dès que tu t'en vas.

Tant que chante le tofu,
Et que miaule le chacha,
Danse même sans le sou
Jolie Allisteria.

Tant que chante le tofu,
Et que miaule le chacha,
Danse même sans le sou
Jolie Allisteria.

Allisteria, console toi,
Même nos amis les prespics
Chantent tous cet air magique
Ton petit bouf' reviendra.
Et nous festoierons peut-être,
Sans nous soucier du paraître :
Retrouve la joie.

Tant que chante le tofu,
Et que miaule le chacha,
Danse même sans le sou
Jolie Allisteria.

Tant que chante le tofu,
Et que miaule le chacha,
Danse même sans le sou
Jolie Allisteria.

Courage Apolly Nerf !