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Le sang de Sacrieur

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Le sang de Sacrieur Empty Le sang de Sacrieur

Message par Eythann Dim 4 Juin 2017 - 10:28

Vous connaissez sans doute Saharach, le grand désert au nord de Pandala ? Bien. Sachez que l’endroit fut le théâtre de l’une des légendes qui se racontent chez les Sacrieurs.

Depuis très longtemps, vivent dans ce désert des créatures que l’on appelle les Cacterres. Des êtres intelligents ayant développé une morphologie spécifique pour résister et endurer les conditions climatiques de la région.

On raconte que la Déesse Sacrieur, qui apprécie, semblerait-il, d’arpenter le monde, se serait intéressée un temps aux Cacterres pour leur habilité à tirer profit des conditions hostiles de leur territoire.

Elle se serait rendue là-bas, bien avant que les Douziens ne foulent le sol sablonneux de l’île sablier, en quête de réponses. Elle voulait voir comment vivaient et surtout, survivaient les Cacterres. Pour rester discrète, elle se serait fait passer pour l’une de ses disciples. Sacrieur dans le corps d’une Sacrieur, ça doit être quelque chose !


En tout cas, il est dit que la déesse elle-même fut prise d’insolation à peine arrivée sur Saharach, sous une enveloppe mortelle, sa peau blanche ne la protégeait pas vraiment des conditions climatiques locales. Certaines versions de cette histoire prétendent qu’elle aurait injurié Xelor de tous les noms avant de s’effondrer.


A son réveil, l’Ange de la compassion se serait retrouvée couchée à l’ombre, dans ce qui semblerait être une hutte de pierre blanche. Il n’aurait pas fallu longtemps avant que ses hôtes Cacterres ne la remarquent éveillée. La déesse aurait tenté de communiquer avec eux, mais en vain au début. Il lui fallut quelques jours pour se faire au dialecte très « piquant » des habitants locaux.


En tout cas, elle qui était la seule peau pâle au milieu des peaux vertes, profita de ce temps pour observer et apprendre. Beaucoup louent la compassion de la déesse comme étant la plus pure des vertus, j’admets leur donner raison.

Les dangers auxquels devaient faire face les Cacterres étaient tous plus critiques les uns que les autres. Mais la menace première à cette époque était les créatures du sud. A l’époque bien plus féroces que maintenant, les scorpions et autres fennex menaçaient directement le village. Sans doute les Cacterres s’étaient-ils installés sur leur territoire ?


Bref, les jours passèrent alors que la déesse, toujours incognito, observait et se mêlait autant qu’elle le pouvait aux us et coutumes de ses hôtes. Jusqu’au jour où le village fut la cible d’une attaque aussi insoupçonnée que brutale des créatures du désert. La panique gagna vite les Cacterres, pris au dépourvu.


L’attaque fut cependant maîtrisée, sans que la Vierge de fer n’ait besoin d’intervenir. Tout se passa bien… hormis avec une Léolhyène particulièrement grosse et tenace. Elle tenait dans sa mâchoire l’une des jambes d’un des Cacterres et comptait bien repartir avec ce trophée… quitte à l’arracher à son propriétaire…


Le sang de la déesse ne fit qu’un tour, elle qui était restée en retrait par ordre de ses hôtes s’avança l’air fâché. De l’une de ses mains un filet de sang jaillit et se solidifia. Une sorte de fouet vint, d’un coup sec sur le derrière, surprendre la créature qui lâcha prise aussitôt. Il faut dire que Sacrieur, sous la forme d’une simple mortelle, faisait… oserais-je ? Oui ! Elle faisait pâle figure face aux crocs de la bête dont elle avait capté toute l’attention.


Elle fit comprendre aux Cacterres que c’était entre elle et la bestiole. Qu’elle allait régler ça à sa façon… Les peaux vertes se réorganisèrent. Ils gardèrent en respect le reste des agresseurs et, quand le gros de la menace fut mis en déroute, firent place nette dans un petit périmètre, formant ainsi une sorte d’arène.


La Léolhyène, ainsi encerclée, chargea sans prévenir la Sacrieur, qui esquiva avec autant d’impulsivité. Un duel entre la belle et la bête se lança sous le regard contemplatif des Cacterres.

Sacrieur, voyant que cela plaisait autant à ses nouveaux amis qu’à elle-même, n’hésita pas à enjoliver l’affrontement. Quitte à prendre des risques plus grands, le duel n’en sera que plus beau. Ainsi, la déesse sous une forme mortelle s’amusa de son adversaire qui n’avait visiblement pas encore compris à qui il avait affaire. Il faut dire que plusieurs fois, la femme à la peau pâle s’était fait mordre superficiellement.


Mais cela ne faisait que la galvaniser dans sa danse. De l’une de ses plaies, elle fit couler son sang qu’elle manipula pour former une sorte de cape écarlate avec laquelle elle prit le luxe de se vêtir. Narguant de surcroit sa féline opposante.

La créature, excitée par cette provocation, chargea de plus belle, mais Sacrieur esquiva encore d’un mouvement de cape. Les Cacterres prenaient goût à ce petit jeu et se mirent à encourager la guerrière. Certains d’entre eux allèrent même jusqu’à sortir des instruments de fêtes locaux : maracas, trompettes, guitares et castagnettes se mirent à chanter, accompagnant les mouvements gracieux de la dame pâle.


L’intéressée, d’abord surprise, trouva fort agréable ces sonorités. Elle se laissa guider par la musique et d’un duel à mort, elle en avait fait une sorte de spectacle, un flamenco des plus mémorables.

Nul ne se souvint du résultat de cet affrontement. Et chez les Cacterres, cette histoire s’effaça autant que les traces dans le sable ne disparaissent au premier coup de vent, oubliant même l’existence de la dame à la peau pâle.

Mais de cette expérience, Sacrieur en revint avec cette musique. Et si le début de cette histoire fut oublié, les disciples du temple chantonnent encore cet hymne en hommage à leur divinité.

De plus, une vieille tradition chez les Sacrieurs veut que, durant les mois d’été, les plus talentueux d’entre eux s’adonnent à un curieux rituel : maîtriser un Taure sauvage et agressif sous le soleil au zénith en prenant le maximum de risques. Il faut être Sacrieur pour jouer à ce genre de jeu… C’est ce qu’ils appellent le Rituel de corps Hidah…


L’origine d’un tel nom s’est perdue, mais on dit qu’il n’y aurait pas meilleure occasion pour honorer la Dame Écarlate en entonnant sa musique.


Bien que soumise à son éternelle souffrance, 
et endurant de nombreux et douloureux charmes, 
Sacrieur en écoutant le son de sa danse, 
ne peut pas s’empêcher de verser une larme.



OLÉÉÉÉ !
Eythann
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